COP26: l’urgence climatique va-t-elle sauver l’énergie nucléaire?
Publié le 9 Novembre 2021 par Alain Weerens
Inspiré d'un article paru le 9 Novembre dans Transitions et Energie
Il y a dix ans, après l’accident de Fukushima, l'énergie nucléaire semblait condamnée.
A ce moment-là, plusieurs pays ont renoncé au nucléaire et la quasi-totalité des projets de construction de centrales ont été arrêtés ou retardés.
Oui mais voilà, l’électricité nucléaire est la plus décarbonée qui soit et elle a en outre l’avantage de ne pas être intermittente comme l’éolien et le solaire.
Sans nucléaire, il sera encore plus difficile d’atteindre les objectifs de réductions des émissions de CO2.
L’AIE comme le Giec le disent.
Et certains pays ont fait résolument le choix du nucléaire comme la Chine qui compte construire une centaine de réacteurs lors des quinze prochaines années. Comme l’écrivait l’an dernier Le Monde de l’Energie, "la Chine considère le nucléaire comme le seul type d’énergie susceptible de remplacer le charbon à grande échelle pour la production d'électricité"
Alors soudain à la COP26, le nucléaire n’est plus une énergie pestiférée ...
C’est pour le moins inattendu. La COP26 a été marquée par le retour en grâce de l’énergie nucléaire… «Cette COP est peut-être la première où l’énergie nucléaire a une chaise à la table, où elle a été considérée et a pu échanger sans le fardeau idéologique qui existait avant», s’étonne même Rafael Mariano Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il aura fallu dix ans à l’énergie nucléaire pour surmonter le choc lié à l’accident de Fukushima.
Et encore l’appui de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a été décisif.
Selon l’AIE, la décarbonation des économies et plus particulièrement de la production de l’électricité sera beaucoup plus difficile à réaliser sans apport de l’énergie nucléaire. Il y a un an, Fatih Birol, le Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, et Rafael Mariano Grossi, publiaient une tribune commune affirmant la nécessité de développer l’énergie nucléaire. «L’électricité nucléaire a un rôle très clair à jouer dans la réduction des émissions mondiales… Compte tenu de l’échelle et de l’urgence du défi climatique, nous n’avons pas le luxe d’exclure le nucléaire des outils dont nous disposons», écrivaient-ils. Le Giec également se montre indirectement favorable au nucléaire.
Dans la plupart de ces scénarios pour limiter le réchauffement à +1,5°C, la part du nucléaire augmente.
Alors, retour en grâce? La Commission Européenne doit maintenant accepter de classifier l'énergie nucléaire dans les 'énergies vertes' ...
Et les recherches sur le recyclage des déchets doivent progresser ...